SELME Matthieu Auteur photographe panoramiste 360
Alpinisme dans le Mont Rose : Préambule
Durant le mois de Juillet 2010, je suis allé faire un peu d'alpinisme, dans le massif du Mont-Rose ; le second plus haut massif des Alpes après le massif du Mont-Blanc, situé à la frontière entre la Suisse et l'Italie.
Nous avons eu beaucoup de chance sur la météo, pas un nuage durant les 4 journées en altitude ! En plus de mes affaires ( pour 4 jours, nous changions à chaque fois de refuge, donc le matériel personnel sur le dos), je suis parti avec le 400d + tokina 10-17, la rotule NN3, et mon trépied Benro C-068-M8 en carbone, cela rajoute un certain poids tout de même (j'estime à 2kg). Sur les sommets, à peine le temps de sortir le matériel, qu'il faut déjà repartir… 12 sommets à plus de 4000m en 4 jours, il n'y a pas de temps à perdre !
Une journée type : réveil tôt (aux environs de 4h00), grosso modo, il faut 1h pour se préparer, entre le réveil, ranger les affaires, prendre un bon petit déjeuner, terminer son sac, et s'équiper, entre le baudrier, les chaussures, les crampons… cela nous fait un départ vers 5h00. Pourquoi partir si tôt ? Tout d'abord le soleil est encore couché, et il fait chaud, très chaud à ces altitudes lorsque le ciel est dégagé de tout nuage, et la réverbération est moindre quand on est encore à l'ombre. De plus, la neige est « solide », elle s'est refroidie la nuit, et re-solidifiée. On peut marcher en crampons sans trop de difficultés, sans s'enfoncer à chaque pas. Par contre, en fin de journée (14h00 ) la neige a commencé à fondre, et entre la chaleur du soleil, la réverbération, et nos pas qui s'enfoncent systématiquement, la course (au sens de randonnée, pas de sprint) devient plus pénible.
Je suis parti avec Guides06, nous étions 8 personnes engagées dans cette course : 2 cordées constituées chacune d'un guide, et de 3 participants. Les 2 cordées partaient quand elles étaient prêtes du refuge, et étaient « indépendantes » : chacune à son rythme. Nous nous retrouvions au refuge suivant pour discuter.
Dans ce massif, les refuges sont pour la plupart assez « bas », entre 3300m et 3500m, et nous irons jusqu'à une altitude de 4563m…

Cliquez sur les images pour visionner le panorama sphérique 360º, afin d'être complètement immergé !


Mont Rose : 1er jour
Le premier jour, nous partons de Breuil Cervinia , puis nous commençons par du téléphérique ! facile
Arrivée à 3450m assez facilement, nous mettons les crampons, nous contournons le Klein Matterhorn, pour nous diriger vers le Breithorn (4164m)
La neige étant déjà souple, nos pas s'enfoncent, et nous descendons vers le refuge Ayas (3394m), nous reportons le sommet prévu au lendemain!

Sommet du Breithorn (4164m)


Refuge Ayas (3394m)


Mont Rose : 2° jour
Le deuxième jour, nous partons du refuge d'Ayas (3394m), pour nous diriger vers le sommet du Pollux (4092m). Avant d'arriver au sommet, nous croisons une statue (4050m) installée juste avant la montée raide finale.
Nous redescendons vers 3700m et entamons la montée raide du Castor (4223m). La descente est beaucoup plus jolie que la montée, elle est assez aérienne, nous sommes sur une arête, qui descend lentement. Un grand vide de chaque côté, je prend le temps de sortir le trépied sur la pointe Félik (4061m), et me fait insulter par un groupe d'allemands, comme quoi je ne dois pas gêner le passage. (Ils ont raison sur ce point, mais nous les doublerons un peu plus tard, installés tranquillement en plein milieu de la trace… vengeance ou bêtise ? ) Les jambes lourdes, nous rejoignons le refuge Sella (3585m).

Sommet Pollux (4092m)


Statue sur le Pollux (4050m)


Sommet Castor (4223m)


Pointe Félik (4061m)


Mont Rose : 3° jour
Le troisième jour, nous partons du refuge Sella (3585m) pour le Naso Del Liskamm (4272m), le plus joli sommet, avec une vue panoramique sur les autres sommets de cette course. Nous faisons une petite pause (4100m) avant d'attaquer la partie technique de ce sommet, nous attendons aussi que les cordées engagées ai fini leurs progressions. Vous remarquerez sur le panorama quelques alpinistes, sur la pente raide… On doit passer par là ! C'est un sommet technique, qui demande un petit peu d'expérience, avec des pentes très raides (plus de 50°), et nous apprendrons le dernier jour, à notre refuge, sur un journal italien, laissé sur une table, que 2 alpinistes italiens auront trouvé la mort sur les pentes de ce sommet, le jour où nous y étions, ou la veille, nous n'arrivons pas à trouver les informations exactes dans ce journal…
Nous redescendons légèrement vers 3800m, pour nous diriger vers le Balmenhorn (4167m), qui est accessible via des échelles, comme en via ferrata. Cela fait bizarre de grimper aux barreaux métalliques avec les crampons, mais au final, cela se fait! ( Nous n'enlevons pas nos crampons, pour ne pas avoir à les remettre 15-20 min plus tard ) Au sommet de ce piton rocheux, un abris est installé.
Nous enchainerons par la Pyramide Vincent (4215m), et nous rejoignons le refuge Citta di Mantova (3500m).

Sommet Naso Del Liskamm (4272m)


Pied du Naso (4100m)

Sommet Balmenhorn (4167m)


Pyramide Vincent (4215m)


Mont Rose : 4° jour
Le quatrième jour, nous partons du refuge Citta di Mantova (3500m) pour une longue ascension afin de gagner le Corno Nero (4322m), redescendre 100-150m, puis remonter et atteindre le Ludwigshohe (4272m). Nous nous dirigeons ensuite vers la Pointe Parrot (4436m), il n'y aura pas de panorama à ce sommet, car un des membres de notre cordée souffrait de vertiges, à la vue des pentes vertigineuses. Nous nous concentrons sur nos pas, sur cette arête effilée ! Nous reprenons nos forces, descendons vers 4200m, puis entamons la montée vers le point culminant de notre course,la Pointe Zumstein (4563m). Nous redescendrons vers 4400m, pour rejoindre le refuge de la Pointe Gnifetti (4554m). C'est le plus haut refuge d'Europe, et il est gardé en permanence… Des études sont réalisées sur la « vie en altitude »… Le temps de prendre un café, ou un coca suivant chacun, nous descendons jusqu'au refuge du matin, où nous avions laissé quelques affaires, pour descendre encore plus bas dans la vallée, rejoindre un téléphérique.

Sommet du Corno Nero (4322m)


Sommet du Ludwigshohe (4272m)


Pointe Zumstein (4563m)


Refuge de la Pointe Gnifetti (4554m)


Mont Rose : Précisions !
Voilà, c'est fini ! Je m'en tire avec quelques ampoules sur les talons, (baptême de chaussures neuves avec semelle rigide), et un bon coup de soleil sur le visage, dû essentiellement à la réverbération, car j'avais un grand chapeau qui me couvrait le visage. J'ai donc cramé par dessous, par la neige, et non par le soleil ! Un tube de biafine, et 4 jours plus tard, je n'avais plus aucune trace …
A vos crampons !

Pour information, j'étais systématiquement encordé, pour la prise de vue de tous les panoramas. Un gros travail de retouche systématique sur tous les panoramas m'a permis de supprimer cet élément essentiel de la cordée. Mon guide n'a donc pas commis d'erreurs en me laissant tout seul sans assurance…
Vous pouvez retrouver l'intégralité des panoramas réalisés lors de cette course ici.

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