SELME Matthieu Auteur photographe panoramiste 360
Test de la tête panoramique Kalahari

Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’une tête panoramique, et à quoi cela sert-il ?

Pour faire rapide et simple :

Une tête panoramique toute seule ne sert pas à grand chose. Il faut en effet lui associer un appareil photo (vous vous en seriez douté…) et un trépied ! En effet, une tête panoramique sert à positionner correctement son appareil, afin de réaliser des photos qui s’assembleront parfaitement par la suite. Certes, certains appareils photos ont une fonction panoramique intégrée, et il suffit se mettre dans le bon mode pour avoir un panorama… Sauf que dès qu’il y a des plans assez proches (comme en intérieur), ou des objets en mouvement (personnes, voitures…), le panorama final créé automatiquement comporte des « fantômes », ou des filés inesthétiques (par exemple si la voiture bouge en même temps que l’on tourne l’appareil photo pour créer le panorama.)

Une fois la tête panoramique correctement réglée (il y a 2 réglages principaux effectuer, qui ne seront plus à refaire, pour un couple boitier/objectif donné), il est possible de réaliser des panoramique à 360º, qui permettent de regarder tout autour de soi, et quelques fois aussi en haut et en bas ! On se retrouve alors dans une « bulle », complètement immergé dans la scène !

Début Août 2012, j’ai été contacté par Gerald BLONDY, CEO de Bushman Panoramic. Il me proposait de tester leur petit bébé, la tête panoramique Kalahari. J’accepte la proposition, curieux de voir une entreprise se lancer dans le marché si fermé des têtes panoramiques, dominé par Manfrotto et Nodal Ninja… Quelques semaines plus tard, je reçois un colis, et je suis tout d’abord surpris par la petite taille et la légèreté de celui-ci.

Déballage de la Tête Panoramique Kalahari :

Un emballage en carton très sobre, présentant la tête panoramique sur sa face avant, son nom sur un des côté, et l’adresse du site internet sur le dessous de la boite :


Face avant de la tête panoramique Kalahari

Le côté de la tête panoramique Kalahari

Le dessous de la boite

Une fois cette boite en carton ouverte, on découvre une pochette à fermeture éclair, de très bonne facture. Elle est composée d’une sorte de toile étanche, de la même matière que celle composant les sacs photos, et détail non négligeable, la fermeture éclair est étanche ! De cette sorte, la tête panoramique est vraiment bien protégée.


Ouverture de la boite

Ouverture de la boite

La housse protégeant la tête panoramique Kalahari : le tissus et la fermeture éclair sont étanches !

Lorsque l’on ouvre la fermeture éclair, (qui par ailleurs est bien conçue, car elle s’ouvre bien en arrière de la pochette, permettant de ne pas forcer pour sortir tous les accessoires), on découvre les 2 bras, ainsi qu’une multitude de petits objets :

L’ouverture de la housse

Le contenu de la boite Kalahari

Sur l’image précédente, nous avons donc :

- sur la gauche, la boite en carton,
- tout en haut, la housse à fermeture éclair,
- juste en dessous, les 2 parties principales composant la tête panoramique Kalahari,
- tout en bas de l’image, en partant de la gauche : une attache rapide au format rectangulaire, une attache rapide de forme ovale, 3 petits objets permettant de repérer les emplacement des attaches rapides, ainsi qu’une clé allen, et enfin 4 disques permettant d’incliner le bras supérieur, tout les 10º, 22º, 45º et 90º.

Le bras vertical et le bras horizontal (la base) :

La tête panoramique est composée de deux éléments principaux, venant se visser l’un contre l’autre. Les pièces en contact s’épousent parfaitement, on ne rencontre aucun jeu dès que l’on commence à serrer aevc la grosse vis rouge.

La tête panoramique démontée : sur la gauche, le bras supérieur, venant se visser l’autre partie.

La tête Kalahari assemblée

Détail sur le bras vertical

Les attaches rapides :

Mais au fait, à quoi cela sert-il ? En fait, l’attache rapide est conçue pour être vissée sur l’appareil photo, et ne plus en bouger ! Ainsi, lorsqu’on souhaitera réaliser un panoramique, on viendra mettre l’attache rapide contre la butée déjà installée sur le bras de la tête panoramique, et on pourra commencer la prise de vue. Cela évite à chaque fois de positionner avec minutie l’appareil photo, en s’aidant des petits repères inscrits sur les bras de tête panoramique.

Il existe deux type d’attaches rapides, l’une permettant de positionner l’appareil photo en mode portrait ou paysage, sans la démonter de l’appareil photo, et l’autre, un peu plus petite, mais assurant parfaitement son rôle. On remarque qu’il ne faut aucun outil pour venir la fixer au dos de l’appareil photo. Il suffit simplement de relever le demi-cercle pour visser / dévisser l’attache rapide. Un petit détail, mais qui facilite la vie du panoramiste !

Les attaches rapides, vues de dessous.

Remarquez le double usinage et les 2 pas de vis sur l’attache rapide de forme rectangulaire. Ils permettront de positionner facilement l’appareil photo du mode paysage au mode portrait.

Les attaches rapides, vues de dessus

Les disques de positionnement

A quoi sert le disque de positionnement ? En fait, le bras supérieur peut supporter une lourde charge, qui est en plus déportée. Afin que le bras supérieur ne plie pas sous le poids de l’appareil, il n’y a que deux solutions : Soit on visse a fond, avec tous les risques que cela implique (usure prématurée, difficulté à dévisser…), soit on utilise des disques. Un petit téton vient se loger dans un des trous disponible sur le disque de positionnement. Ainsi, quand on a vissé, le bras supérieur ne peut plus bouger d’une part, et d’autre part, le bras est incliné au degré près. Cela peut être très pratique pour quelqu’un faisant un panoramique Giga-pixel, avec le disque de 10º. Il existe 4 disques de positionnement.

Les 4 disques de positionnement du bras supérieur

Le haut du bras, avec le disque comportant une encoche tous les 10º

Le disque positionné à sa place !

Les butées :

Les butées sont un élément non négligeable dans la prise de vue ! En effet, afin de garantir un assemblage parfait, il faut avoir trouvé au préalable le point nodal de l’objectif (ou point de non parallaxe, qui se règle au demi mm près : il dépend de l’objectif, mais aussi de la focale utilisée, ainsi que de la rotation entre les prises de vues… cela fait l’objet d’un autre tuto ! ). Il reste alors deux solutions : soit on a noté sur un papier la position exacte du bras supérieur et celle du boitier, soit on utilise les butées !

Il suffit de positionner les butées correctement sur les bras, à l’emplacement souhaité, une fois pour toute. Lorsqu’on vient positionner l’appareil photo (avec l’attache rapide), il suffit de mettre l’attache rapide en contact avec la butée, et elle sera bien positionnée !

Les petites butées permettant de positionner facilement et rapidement les attaches rapides.


Les butées s’accrochent sur les bras au moyen d’une clé Allen.

Sans les petites butées, il faut noter sur un papier le positionnement exact du bras vertical, ainsi que celui de l’appareil photo sur l’autre bras…

L’attache rapide de forme ovale :

On voit sur cette image l’attache rapide ovale à côté de la petite butée, usinée pour épouser parfaitement la forme arrondie…

L’attache rapide contre la butée.

L’attache rapide de forme rectangulaire :

Cette attache rapide a été usinée de telle sorte qu’une fois en place sur l’appareil photo, il n’est plus utile de la démonter.

L’attache rapide contre la butée.

L’attache rapide contre la butée.

Le travail d’usinage est remarquable. L’attache rapide vient parfaitement se coller contre le bras supérieur.

Quick Click

La rotule permet de faire tourner tout l’ensemble, de manière assez précise. Personnellement, je regrette fortement qu’il n’y ai pas comme sur le bras supérieur de disque de positionnement, qui permette donc rapidement de se positionner, sans avoir besoin de regarder les graduations. Peut-être une évolution future ?

Voici quelques photos prises dans l’usine de production, lors de l’assemblage de la Quick Click :


Phase de montage de la Quick Click

Phase de montage de la Quick Click

Niveau à bulle très précis

Le niveau a bulle est de bonne facture. Rappelons tout de même qu’il ne servira à rien pour effectuer un panoramique sphérique à 360º, car dans tous les cas, une sphère reste une sphère, même « de travers »… Par contre, il devient primordial d’aligner correctement son trépied dans le cadre d’un panoramique giga-pixel, ou d’un panoramique linéaire, sous peine d’avoir une ondulation, et une sorte de vague. Pour présenter le panorama, on serra alors obligé de le retailler, perdant ainsi de l’information.

Ce niveau à bulle est bien conçu. En essayant de positionner la bulle au centre, j’ai eu un peu de mal, c’est dire la précision ! Un vrai travail de minutie récompensé alors par un horizon parfaitement… horizontal !

Des vis imperdables !

Un vrai plus pour l’utilisation courante de cette tête panoramique : les vis ne peuvent pas être perdues ! En effet, elles ont été vissées, par un petit trou, situé à l’extrémité de la gorge. Elles sont pourtant libres dans la gorge, mais ne peuvent pas être dévissées (toute seule), on ne peut donc pas les perdre ! J’avais fait une modification sur ma Nodal Ninja 3, avec des petites cordelettes sur les vis importantes. La solution adoptée par Bushman est plus esthétique, et bien plus pratique ! (Pour les curieux, on peut quand même démonter les petites vis, car à l’extrémité de la gorge, il y a une ouverture à peine plus grande, comportant un pas de vis. On peut alors dévisser à cette extrémité la vis en question, mais elle ne peut pas se perdre toute seule…)

En situation :

Voici la tête panoramique en situation. Pour le moment, je n’ai qu’un boitier, alors c’était soit les photos de la rotule sans boitier, soit rien du tout…

Comparaison avec la Nodal Ninja 3 :

Petite comparaison rapide entre la tête panoramique Kalahari de Bushman et la Nodal Ninja 3.

A gauche la tête panoramique Kalahari et la rotule Quick Click, à droite la Nodal Ninja 3

On remarquera sur ces photos les petites cordelettes sur la Nodal Ninja, permettant de ne pas perdre les 2 vis importantes : celle venant se loger sur l’attache rapide installée sur l’appareil photo, et l’autre reliant le bras supérieur à la base.

A gauche la tête panoramique Kalahari et la rotule Quick Click, à droite la Nodal Ninja 3

A gauche la rotule de la Nodal Ninja 3, et droite la Quick Click de la Kalahari, qui est beaucoup plus petite et plus légère.

En conclusion :

Après l’avoir essayée sur le terrain, je n’ai qu’un seul regret : l’absence de petit téton sur la Quick Click, permettant un positionnement rapide et précis. J’espère fortement que c’est un défaut de jeunesse qui serra rapidement corrigé dans les versions futures. La Rotule Nodal Ninja permet un positionnement précis, grâce à un disque (on l’aperçoit au dessus des graduations, il est de couleur or) gradué, qui permet donc d’avoir un repère. Avec un peu de pratique, on « sent » le petit blocage engendré par un petit téton à ressort, venant se loger dans les trous.

Mis à part ce petit détail (parce que je suis trop pointilleux…), je suis agréablement surpris par ce nouveau venu sur le marché très fermé des têtes panoramiques ! Cette tête panoramique tout en aluminium est très légère, et vu la qualité de conception, elle supporte aisément des boitiers pro, sans fléchir d’un pouce !



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